L’hydrogène vert du Maroc comme alternative
plausible pour l’Europe selon Omar Belmamoun
L’hydrogène vert du Maroc pourrait faire partie de la solution au besoin
de nouvelles énergies de l’Europe après l’invasion de l’Ukraine par la
Russie. En effet, selon Omar Belmamoun, PDG de Greenrock, acteur
majeur dans l’économie verte au Maroc, le conflit en Ukraine a permis
au monde de diversifier ses sources d’énergies.
L’hydrogène vert, à quoi sert-il ?
La production d’hydrogène vert repose sur des sources décarbonées :
électricité renouvelable, éolienne ou solaire. Pour produire de
l’hydrogène vert, nous utilisons un procédé d’électrolyse de l’eau, qui
n’émet aucun gaz à effet de serre.
L’hydrogène est considéré comme une réelle alternative aux carburants
traditionnels. La particularité de cette nouvelle énergie, c’est qu’elle peut
être comprimée et stockée pour être utilisée à la demande en tant que
combustible ou pour être convertie en électricité. C’est cette dernière qui
permet au véhicule de fonctionner.
La croissance exponentielle de la demande d’hydrogène
vert
Les entreprises internationales se tournent désormais vers de nouvelles
solutions énergétiques pour pallier aux conséquences du conflit
ukraino-russe.
Les demandes pour l’hydrogène vert marocain se multiplient selon ses
dires. Des entreprises mondiales telles que GE Renewable Energy se
sont tournées vers la fourniture de turbines pour exploiter le potentiel de
l’éolien terrestre, et Total Energies a annoncé qu’un investissement à hauteur de 9.4 milliards d’euros sera réalisée dans l’hydrogène et l’ammoniac vert au Maroc.
Les sceptiques soulignent le risque que l’exportation d’hydrogène vert
vers l’Europe se fasse au détriment d’un approvisionnement énergétique
local plus propre : le Maroc reste fortement dépendant des combustibles
fossiles importés. Le pays cherche à augmenter la part des énergies
renouvelables dans le mix énergétique domestique à 52% contre 37%
en 2030.
Selon Omar Belmamoun, les sources d’énergies éoliennes et solaires
dans le sud du pays sont idéales pour la production d’hydrogène vert à
grande échelle et de surcroît le Maroc est aidé par l’abondance
d’expertise locale dans le secteur de l’énergie verte.
Ancien PDG de Platinum Power, un fonds d’investissement spécialisé
dans les énergies renouvelables, Omar Belmamoun a fondé la société
Greenrock en 2020 qui est spécialisée sur l’investissement et le
développement des énergies renouvelables au Maroc.
Le Marché allemand
En 2021, le gouvernement allemand a alloué 900 millions d’euros au
Fonds mondial H2, mis en place par des entreprises industrielles telles
que Siemens Energy, Linde et ThyssenKrupp, pour promouvoir
l’industrie de l’hydrogène vert.
L’Allemagne s’attend à ce que la consommation d’électricité de toutes
sources passe de 545 térawattheures en 2020 à 655 térawattheures en
2030. Dans l’ensemble, le Maroc a donc le potentiel pour devenir le
fournisseur d’hydrogène vert le plus compétitif d’Allemagne, a déclaré
Belmamoun. Il a souligné la stabilité politique et économique du Maroc,
son environnement réglementaire favorable et sa proximité avec
l’Europe comme des facteurs qui ont aidé le pays à prendre un bon
départ, mais aussi avec sa future installation de production d’hydrogène
sur plus de 170.000 hectares au Sud du Royaume.
Greenrock prévoit donc de s’implanter en Allemagne afin de participer
au mieux à cet engouement autour de l’hydrogène vert. Par ailleurs, un
accord a déjà été scellé entre la SIE et Greenrock pour être en mesure
d’accélérer leur levier d’action au niveau de l’État en fonction des
différents objectifs fixés.